Le raku, l’art des petites imperfections
Ce qui m'attire dans la céramique, et particulièrement dans le raku, c'est la capacité de cette technique à révéler la beauté dans l'imperfection.
Le raku, abréviation du terme japonais raku-yaki, signifie « cuisson heureuse » du fait qu’elle révèle le bonheur issu du hasard.
Cette technique d'émaillage et de cuisson a été mise au point au 16e siècle au Japon. Je vous invite à en découvrir les étapes dans la rubrique « Côté atelier »
Qu’est-ce que le raku ?
Le raku est une technique d'émaillage et de cuisson. Contrairement à une cuisson céramique classique qui comporte de lentes montées et descentes en température dans le four, une cuisson raku est courte et brutale.
La pièce est rapidement montée à la température de maturation de l'émail (autour de 1000°C) et sortie directement du four encore chaud.
Le choc thermique induit des rétractions différentes de l'émail et de la terre, provoquant des craquelures dans la glaçure.
La pièce est ensuite plongée dans un récipient contenant des matières organiques et le carbone dégagé par la combustion de ces matières pénètre les craquelures de l'émail révélant un fabuleux réseaux noir caractéristique de cette technique.
Une cuisson raku étant très violente pour la terre, il faut donc bien choisir la terre. Une terre chamotée, c’est-à-dire avec une granularité importante, sera plus adaptée car elle résistera mieux au choc thermique.
Plusieurs étapes sont ensuite nécessaires : modelage, séchage, cuisson biscuit, émaillage, et dernière cuisson qui engendre l’ultime transformation.
La pièce sera donc tout d’abord façonnée, lissée, puis séchera durant plusieurs semaines avant de subir une première cuisson lente appelée « cuisson biscuit » qui va lui donner sa solidité.
Elle sera ensuite nettoyée de toute poussière avant d’être décorée à l’aide d’un émail adapté à la cuisson raku. Il en existe de différentes couleurs mais en ce qui me concerne, j’utilise surtout un émail blanc.
Chaque création est une étape d'apprentissage, un moment d’expérimentation, une aventure…
Chaque pièce est le fruit d’une démarche instinctive, spontanée, souvent guidée par l’envie d’essayer une nouvelle technique ou simplement de me laisser surprendre par ce que la terre et mon imagination ont à offrir.
Le processus est long, exigeant et souvent imprévisible, surtout lorsqu’on choisit de faire une pièce en raku.